Par Thomas Péan
L’année 2019 sera marquée par l’entrée en fonction d’Andrés Manuel Lopez Obrador, nouveau Président, qui rompt avec l’héritage du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI).
Dans ce nouveau contexte, le Mexique devra affronter de nombreux défis stratégiques, militaires et géopolitiques. Face aux défis de sécurité intérieure, le président Obrador envisage la formation en trois ans de la Garde Nationale qui apparaît comme une alternative sérieuse. Selon le New York Times, le nouveau Président mexicain espère recruter 50 000 civils afin de faire de la Garde Nationale, actuellement composée de personnels issus des armées et de la police fédérale, la principale force de sécurité du pays, dont le recrutement et le commandement seraient fournis par l’armée. De fait, cette nouvelle unité à dominance militaire confirme le poids de l’armée dans la société et met en avant une fois encore le Secrétariat de la Défense Nationale (Sedena). Sa création en fait l’héritière de décennies d’un phénomène de militarisation dans un Mexique confronté à l’inefficacité policière contre le crime organisé.
Le bilan du mandat précédent d’Enrique Pena Nieto apparaît faible sur les questions militaires et stratégiques. Le futur gouvernement mexicain devra suivre le contrat pour l’acquisition de radars passé par son prédécesseur. Une des rares avancées fut la modernisation des avions de détection et de commandement aéroporté Embraer ERJ 145 AEW&C et Multi Intel de la Force Aérienne Mexicaine. Il est à noter que les projets antérieurs de développement aéronautique ne furent pas conduits à leur terme. La nouvelle année sera une opportunité pour le Sedena, le Secrétariat à la Marine (Semar) et la Force Aérienne (FAM) pour se rapprocher et mener à bien des programmes communs malgré les réticences internes de chaque corps. L’armée de Terre, la Marine et l’armée de l’Air devront suivre et mener à terme les contrats pour l’acquisition de nouveaux équipements.
Le pays pourrait au reste moderniser son parc aérien et acquérir de nouveaux avions de transport lourd. Plus largement, malgré les efforts menés par les précédentes administrations, les appareils mexicains nécessitent de nouveaux moteurs, équipements ou doivent être tout simplement remplacés par des modèles plus récents. Le nouveau Secrétaire à la Défense Luis Cresencio Sandoval peut ainsi abandonner les avions à réaction, moderniser les F-5 pour un montant de 300 millions de dollars, s’ouvrir à la concurrence internationale pour investir et moderniser la flotte aérienne nationale.
Dans le domaine terrestre, la modernisation des gilets pare-balles de niveau 4, déjà commencée, représente une véritable opportunité pour les forces armées nationales qui pourront ainsi réduire leur dépendance vis à vis des exportations. A cet égard, le prochain salon d’armement Famex 2019 au Mexique constitue un élément clé pour l’expansion, le développement, la modernisation et le dynamisme des armées mexicaines. Le nouvel avion d’entraînement PE-210A Pegasus produit par Oaxaca Aeroespace sera au cœur de ce salon militaire. Les équipes organisatrices de la Famex 2019 ont su rénover la forme de ce rassemblement en favorisant la présence d’appareils canadiens et nord-américains.