Le New York Times a révélé au sein d’une longue enquête les paramètres de la présence au Yémen de forces soudanaises enrôlées par l’Arabie saoudite. Le Soudan, membre de la Coalition saoudienne contre la rébellion houthie laisse des émissaires saoudiens agir sur son sol pour recruter puis envoyer au front des soldats originaires du Darfour. On dénombrerait près de 14 000 soldats soudanais partis sur le front yéménite dont plusieurs centaines y auraient trouvé la mort. Le témoignage d’un enfant soldat enrôlé à l’âge de 14 ans est cité. Il y aurait selon lui plus de 20 % de mineurs au sein de cette force contrôlée directement par l’Arabie saoudite ou les Emirats arabes unis.
Recrutés à Khartoum ou à Nyala au Darfour, ces Soudanais décollent pour l’Arabie saoudite en vue d’être entraînés pendant 4 semaines avant d’être envoyés au front pour une période de six mois renouvelables. Des armes américaines leur seraient ainsi fournies, bien que l’Arabie saoudite nie cette information ainsi que la présence de mineurs. Présents sur l’ensemble du front aux côtés des milices locales, ils formeraient des unités allant de 500 à 750 soldats, directement commandées par la coalition. Leur salaire varie entre 480 et 530 dollars en fonction de leur expérience ; ils touchent par ailleurs une prime au départ et au retour d’environ 10 000 dollars. Ces salaires sont directement versés à la Banque islamique Faycal de Khartoum, en partie détenue par le royaume saoudien. Ces révélations du New York Times discréditent toujours plus la coalition contre les Houthis, déjà accusée de crimes contre l’humanité et de guerre. L’enrôlement d’enfants soldats pourrait entraîner la saisie de juridictions internationales.