Le jeudi 13 décembre, les services de sécurité suédois (Säkerhetspolisen–Säpo) ont mené une opération anti-terroriste dans l’ouest du pays, interpellant plusieurs individus suspectés de détention illégale d’armes et de participation à une entreprise terroriste.
L’un d’eux, âgé de 22 ans, a été mis en examen. Selon le communiqué de la Säpo, les investigations autour de cette cellule avaient montré des liens avec l’étranger et un danger pour la sécurité nationale. En Suède, le risque terroriste demeure élevé et est maintenu à un seuil de trois sur une échelle de cinq, indiquant que la possibilité d’un attentat reste d’actualité.
Frappé le 7 avril 2017 par l’attentat le plus sanglant de son histoire récente, qui a causé la mort de 7 personnes en plein cœur de la capitale, le royaume nordique, officiellement en paix depuis 1814, est confronté à d’importants défis sécuritaires. Cette menace est d’abord le fait du djihadisme : rapporté au nombre d’habitants, la Suède est en effet l’un des pays qui a fourni le plus de combattants étrangers à la guerre en Syrie et en Irak, avec près de 300 individus pour une population de 10 millions d’habitants. Selon le Centre international du contre-terrorisme (ICCT, 2016), cela place le pays au 3e rang, derrière la Belgique et l’Autriche.
Selon un rapport de la Säpo de novembre dernier, 785 personnes sont aujourd’hui clairement identifiées en Suède pour leurs liens avec l’islamisme radical. Le risque terroriste n’est cependant pas exclusivement le fait de la nébuleuse djihadiste : les attentats d’Utøya et d’Oslo perpétrés par Anders Breivik le 22 juillet 2011 ont rappelé l’activisme violent des groupuscules d’extrême droite néo-nazis en Scandinavie. Ces derniers sont historiquement bien implantés dans le décor politique suédois et ont notamment été à l’origine d’une vague d’attentats à la fin des années 1990. Plus de 380 individus sont aujourd’hui surveillés par les services de renseignement pour leur appartenance à des mouvements extrémistes violents et racistes en Suède.