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Éthiopie : premier satellite gouvernemental d’observation
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par Matthieu de Ramecourt

 

Le gouvernement éthiopien a officiellement annoncé le lancement de son premier satellite d’observation en Septembre 2019. Financé en grande partie par la Chine, lancé depuis le territoire national de l’Empire du Milieu, ce programme permet à Addis-Abeba de rejoindre le club restreint des puissances africaines disposant de leurs propres capacités extra-atmosphériques. Ce satellite d’observation recueillera des données utiles au développement interne du pays. Docteur Salomon, directeur de l’Institut Ethiopien des Sciences et Technologies Spatiales cité par The East African, affirme en effet que les ressources hydrauliques, le réchauffement climatique et l’agriculture seront les trois domaines au cœur des observations. Cette annonce rappelle cependant avec acuité que, dans le domaine spatial, le continent africain reste très en retard, dépendant de ses partenaires russe, européen, américain ou chinois.

 

Bien qu’aujourd’hui indispensable aux économies mondiales, on ne peut que souligner le retard de l’Afrique dans le domaine spatial. Les quelques Etats disposant de capacités satellitaires, l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Maroc, le Ghana et le Kenya, ne sont pas des puissances spatiales. En effet, elles ne disposent pas de l’intégralité des compétences pour envoyer, orbiter et opérer un satellite. Les programmes africains se limitent à la gestion d’un satellite envoyé par un tiers (comme le cas éthiopien) ou par l’utilisation économique d’un réseau créé par un tiers (comme le cas d’internet avec Eutelsat).

 

La mainmise de la Chine sur le programme éthiopien est on ne peut plus visible. Finançant à hauteur de six millions de dollars un programme en coûtant huit, Pékin tisse d’étroites relations avec la seconde puissance démographique du continent. Bien que la gestion du satellite se fasse depuis le sol éthiopien, et que cette coopération permette un transfert de technologie non-négligeable, quelque vingt experts éthiopiens engagés dans la coopération sont désormais liés aux méthodes, chercheurs et mentalités chinoises.

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