Par Paul Marion
Mercredi 14 novembre, le Président de la République Emmanuel Macron a accordé une interview télévisée à TF1 à bord du porte-avions Charles de Gaulle, au large de Toulon. Face au journaliste Gilles Bouleau, la première partie de l’interview a porté sur la stratégie diplomatique et militaire de la France.
Interrogé sur les tweets critiques de Donald Trump concernant la formation d’une « vraie armée européenne », appelée de ses vœux par Emmanuel Macron le mardi 6 novembre sur Europe 1, le Président français a insisté sur la solidité historique de l’alliance franco-américaine, de la guerre d’indépendance au XVIIIème siècle à la coopération face au terrorisme, pour mieux rappeler qu’il ne mettait pas les Etats-Unis sur le même plan que la Chine et la Russie. « Qu’il s’agisse de la Syrie ou qu’il s’agisse de l’Afrique, tous les jours nos soldats travaillent ensemble, risquent leur vie ensemble », a insisté le chef de l’Etat, avant d’ajouter qu’« (…) être allié, ce n’est pas être vassal et donc pour ne pas être le vassal, on ne doit pas dépendre d’eux », pour ensuite évoquer les enjeux de souveraineté militaire.
« Dans un monde de plus en plus incertain, avec des puissances qui se remilitarisent, est-ce qu’en tant que président de la République je peux dire à mes concitoyens que je veux mettre entre les mains des Etats-Unis notre souveraineté ? Non », a expliqué M. Macron pour justifier la nécessité de construire « une capacité de défense européenne ». M. Macron s’est ainsi félicité d’être soutenu en ce sens par la chancelière allemande Angela Merkel qui a appuyé l’idée d’une future armée européenne, mardi 13 novembre face au Parlement européen de Strasbourg.
Quant au porte-avions Charles de Gaulle, Emmanuel Macron a salué un « joyau de notre armée et de notre industrie de défense » qui doit servir jusqu’en 2040, date d’arrivée d’un hypothétique successeur dont la phase d’étude de 18 mois est lancée depuis novembre par le ministère des Armées. « Le choix [de la succession] sera fait en 2020 » en fonction de l’évolution de la « menace », « des technologies » et de « nos partenaires » pour un coût de « 4 à 5 milliards d’euros au moins », a annoncé M. Macron, entouré d’avions de chasse Rafale.