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Lancement officiel des études sur le futur porte-avions français
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Par Paul Marion et Maxime Tamburello 

 

Le mardi 23 octobre, à l’occasion du salon de l’industrie navale Euronaval, la ministre des Armées a annoncé à la presse le lancement des études relatives au prochain programme de porte-avions nouvelle génération (PANG). “Le Charles-de-Gaulle aura besoin d’un successeur (…) C’est pourquoi je suis fière, aujourd’hui, ici, au Bourget, lors de ce salon Euronaval, de lancer officiellement le programme de renouvellement de notre porte-avions” a ainsi déclaré Florence Parly. En effet, après dix-huit mois d’arrêt technique majeur à mi-vie, qui ont notamment permis de préparer le passage du groupe aérien embarqué au « tout Rafale », le Charles-de-Gaulle reprendra la mer en 2019 vers l’océan Indien ; sa période de service actif devrait s’achever en 2040.

 

La première phase d’étude devrait durer environ dix-mois et aboutir à des décisions définitives en 2020. Elle bénéficierait de 40 millions d’euros de crédits. Parmi les questions en suspens demeurent celles du maintien de la propulsion nucléaire – plus coûteuse mais plus autonome qu’une propulsion classique au carburant – et de l’utilisation de catapultes électromagnétiques de nouvelle génération. Actuellement, le porte-avions Charles de Gaulle est alimenté par deux chaufferies nucléaires K15, identiques à celle des sous-marins nucléaires lanceur d’engins (SNLE), mais différentes de celles des sous-marins d’attaque (SNA). Selon les calculs de Jean-Dominique Merchet, journaliste et spécialiste des questions de défense, trois chaufferies K15 plus puissantes seraient nécessaires au PANG ; toutefois, peut-être le choix d’un seul nouveau réacteur, plus puissant que les K15 sera-t-il fait. En guise de comparaison, un porte-avions produit et consomme l’énergie d’une ville de 100 000 habitants. En ce qui concerne le mode de catapultage, qui permet aux Rafales de décoller sur un pont d’envol plat, la France pourrait être conduite à s’inspirer des nouvelles technologies américaines, qui substituent l’électromagnétique à la vapeur. Pour mémoire, seules les marines française et américaine disposent de systèmes de catapulte permettant un décollage sur pont d’envol plat.

 

Le PANG, qui devra selon la ministre être « une véritable base avancée de notre marine, aiguillon de notre innovation », sera développé concomitamment au programme des SNLE troisième génération (3G), qui remplaceront à cet horizon les bâtiments de la classe le Triomphant. Ainsi, les arbitrages rendus dans les choix des technologies pour le PANG auront des répercussions d’une part sur le programme SNLE 3G, notamment sur la partie nucléaire ; et d’autre part sur les chaînes industrielles, avec la mobilisation ou non de certains acteurs, à l’instar du commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) en ce qui concerne le nucléaire.

 

Cette décision, en posant un successeur au Charles de Gaulle – et non un deuxième porte-avions – tranche implicitement le débat sur la pertinence d’un second porte-avions pour la Marine nationale. Depuis la présidence de Nicolas Sarkozy, s’était posée la question de sa construction (potentiellement en coopération avec le Royaume-Uni), sans trouver pour autant de réponse définitive. Les difficultés financières traversées par les finances publiques ont sans cesse repoussé la décision, amenant à la présente décision de la ministre des Armées. L’immobilisation du porte-avions Charles de Gaulle en 2017 et 2018 lors de sa refonte à mi-vie, d’un coût supérieur à 1,8 milliard d’euros, a de surcroît contribué substantiellement à ce choix.

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