par Xavier Marié
Le Secrétaire à la Défense James Mattis s’est exprimé au sujet de la Russie devant la presse au sortir d’une réunion des Ministres de la Défense des Etats-membres de l’Otan. Ses propos ont particulièrement porté sur ce que Washington considère comme une violation par Moscou du traité sur les Forces Nucléaires Intermédiaires (INF). Ce texte signé par Mikhail Gorbatchev et Ronald Reagan en 1987 vise au démantèlement des missiles de croisière et balistiques sol-sol d’une portée de 500 à 5500 km et porteurs de charges conventionnelles ou nucléaires.
Or, le développement par Moscou du nouveau missile de croisière à capacité nucléaire 9M729 “Novator” (SSC-X8 dans la terminologie américaine), et son possible déploiement dans la région de Volgograd (sud-ouest de la Russie) est considéré par Washington comme une violation du traité INF, qualifiée « d’indéfendable » par le SECDEF Mattis. Ce dernier a demandé à la Russie de se mettre en règle avec les dispositions du traité et a déclaré que les Etats-Unis étaient en train d’examiner le spectre d’options diplomatiques et militaires envisageables pour répondre au nouveau rapport de force.
Il n’est donc pas exclu que Washington développe une capacité opérationnelle équivalente à celle offerte par le missile 9M279, signant de facto la fin du traité INF. Les déclarations de James Mattis faisaient écho à celles de l’ambassadrice américaine à l’Otan, Kay Bailey Hutchinson, estimant qu’en l’absence d’application stricte du traité par Moscou, les Etats-Unis se verraient contraints d’en quitter le cadre également.