Durant un défilé militaire qui fêtait le 38ème anniversaire du déclenchement de la guerre Iran-Irak, les forces armées iraniennes et les Gardiens de la Révolution islamique ont été attaqués par quatre hommes armés samedi matin vers 9 heures. Les assaillants, dont l’identité n’a pas encore été révélée, étaient en tenue militaire et ont utilisé des armes automatiques durant la fusillade. La présence d’explosifs n’a pas été rapportée. Cette attaque aurait entraîné la mort de 29 personnes, dont au moins 11 soldats et un enfant, et fait plus d’une cinquantaine de blessés. L’attentat a été perpétré à Ahvaz, capitale de la province du Khuzestan jouxtant l’Irak, qui a la particularité d’être majoritairement peuplée d’Arabes et agitée par des revendications identitaires anciennes contre le régime des Mollahs.
Ce conflit contre le pouvoir central a entraîné très tôt la création de différents mouvements insurrectionnels dont le Mouvement patriotique et démocratique d’Ahvaz qui a revendiqué l’attentat samedi matin. Daech a aussi revendiqué la fusillade via son agence officielle Amaq, affirmant que le Président iranien Rohani était présent lors du défilé avant de publier un nouveau communiqué corrigeant cette erreur factuelle. La véracité de cette revendication est douteuse : d’une part la capacité de projection de Daech est aujourd’hui en déclin, d’autre part l’agence Amaq revendique presque toutes les attaques contre les ennemis de Daech même si l’implication de l’organisation est fausse ; enfin le communiqué d’Amaq reprend très largement le communiqué officiel de Téhéran, ce qui tend à démontrer le manque d’informations dont dispose l’Etat islamique. La piste menant à des groupes insurrectionnels arabes semble la plus plausible. Elle viendrait venger la mort en novembre 2017 d’un de leurs chefs, Ahmad Mola Nissi, assassiné devant chez lui aux Pays-Bas. Les autorités officielles iraniennes ont quant à elles accusé Israël et les pays du Golfe d’être derrière l’attaque et promettant une réponse « terrible ».