Par Simon Roche
Nous assistons à un retour en grâce du drone dans la tactique américaine de contre-terrorisme. Alors que les frappes de drones avaient été réduites à la fin du mandat Obama (qui y avait largement eu recours), notamment face à la controverse sur les victimes civiles, l’administration Trump et en particulier la CIA seraient en train d’opérer un retour en arrière. Cette dernière emploierait notamment la base aérienne secrète de Dirkou au Niger, en plein Sahara. Les drones qui y sont déployés, s’ils n’ont pour l’instant été employés que dans des missions de surveillance, pourraient néanmoins développer prochainement des capacités létales afin de cibler les terroristes évoluant sur le sol libyen. Si les autorités américaines ont démenti l’utilisation de drones dans cette région, un correspondant du New York Times sur place a pourtant corroboré les faits.
Ce renouveau de la place des drones dans les pratiques de l’agence pourrait être l’œuvre de son ancien directeur, et aujourd’hui secrétaire d’Etat, Mike Pompeo, qui a été un virulent partisan d’un retour des capacités létales pour la CIA au début du mandat de Donald Trump. La base aérienne de Dirkou, déjà existante, aurait été alors offert l’opportunité de mener des opérations aériennes au plus près du grandissant théâtre libyen, lieu de prolifération d’Al Qaeda sur les vestiges de la guerre civile. De sources officielles nigériennes, un drone armé aurait même décollé dans la nuit du 25 juillet de la base de Dirkou, sans que cette information ne soit confirmée ni vérifiée. Les Etats-Unis sont plus que jamais engagés en Libye et les récents événements montrent que, sept ans après la chute de Kadhafi, le pays est toujours aussi instable.