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Le général Lecointre livre sa vision pour les armées aux députés de la commission de la défense nationale et des forces armées
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Le général Lecointre livre sa vision pour les armées aux députés de la commission de la défense nationale et des forces armées

Si la loi de programmation militaire (LPM) pour les années 2019 à 2025, parue au journal officiel le 14 juillet 2018, a maintes fois été qualifiée de « LPM de renouveau », l’armée française demeurera à l’issue de cette période une armée des « dividendes de la paix ». Au début de l’été, le chef d’état-major des armées a ainsi confié aux députés de la commission de la défense nationale et des forces armées, que, en cas de conflit majeur en Europe centrale, toute intervention « ne serait possible que dans le cadre de l’OTAN et avec un soutien massif des Etats-Unis ». Outre un traditionnel point de situation des théâtres d’opérations, cette audition fut notamment l’occasion pour le général Lecointre de faire part de ses ambitions pour les armées et de réaffirmer son attachement au principe de solidarité interministérielle, dans le cadre de la prise en charge des surcoûts résiduels liés aux opérations extérieures et aux missions intérieures.

 

Le chef d’état-major des armées a rappelé la nécessité d’adopter une vision de long terme dans la bande sahélo-saharienne (au sein de laquelle sont déployés près de 4 500 militaires dans le cadre de l’opération Barkhane), indiquant que « le retour à une situation normale et le désengagement seront progressifs ». Bien que le bilan des opérations conduites dans la région s’avère positif (postérieurement à cette audition, l’état-major des armées avait notamment annoncé par le biais d’un communiqué de presse la neutralisation d’une figure cardinale de l’Etat Islamique au Grand Sahara, Mohamed Ag Almouner), le général Lecointre a confié être « très inquiet pour la situation au nord du Burkina Faso », qui devient progressivement une zone de non-droit. Au Levant, la présence iranienne en Syrie, ainsi que la concentration des groupes terroristes au sein de la poche d’Idlib, demeurent les deux principaux points critiques. Par ailleurs, si l’hypothèse d’un désengagement potentiel peut se poser à l’automne, celui-ci restera avant tout conditionné à la chute définitive du califat.

 

Face à une « généralisation des comportements hybrides », le chef d’état-major des armées estime que « la France doit assumer son leadership opérationnel en Europe » et que les armées doivent oeuvrer à l’émergence d’une vision partagée : telle est notamment l’ambition de l’Initiative Européenne d’Intervention (IEI), « objet encore en cours de définition ».

 

Fustigeant une « logique de silos », conséquence de réformes successives et grevant l’efficacité du ministère des armées, le général Lecointre a également livré sa vision pour les armées. Il s’agira ainsi de promouvoir une meilleure intégration – y compris à l’échelon interministériel -, de favoriser un « rapprochement entre les soutenants et les soutenus », en créant des pôles de soutien dédiés. La singularité des armées devra aussi être réaffirmée, notamment par le biais du développement d’un système par points, « plus équitable vis-à-vis des militaires sous contrat », dans le cadre de la prochaine réforme des retraites.

 

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