Alors que les Etats-Unis semblent être dans une impasse en ce qui concerne les négociations avec la Corée du Nord, Donald Trump a publié, le 12 juillet dernier, une lettre envoyée par Kim Jong-un et datée du 6 juillet. Cette lettre est pleine d’optimisme sur la relation future entre Pyongyang et Washington, ce qui contraste avec les propos tenus par le ministre des Affaires Etrangères nord-coréen, Ri Yong-ho qui avait condamné les demandes « unilatérales et semblables à celles de gangsters » que les Etats-Unis avaient avancées pour la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Néanmoins, dans sa lettre, le leader nord-coréen appelle son homologue à des actions concrètes pour construire une relation de confiance. Après la visite de Mike Pompeo à Pyongyang au début du mois, il devient de plus en plus clair que les négociations sont en mauvaise posture : la Corée du Nord critique les demandes américaines de désarmement unilatéral tandis que les représentants américains affirment que les négociations avancent. Pourtant, le 20 juillet, au Conseil de Sécurité des Nations Unies, Mike Pompeo a réclamé une « pleine application des sanctions » contre le régime de Pyongyang qui se fournirait illégalement en pétrole (via notamment des transferts entre navires en pleine mer) et bien au-delà des quantités autorisées par les résolutions des Nations-Unies. Il a aussi déclaré que la non-application des sanctions constituait un obstacle au succès des négociations sur la dénucléarisation.
Enfin, il convient de noter le changement de ton du président Trump dans une déclaration récente par laquelle il précisait que les négociations étaient en bonne voie, et surtout que la dénucléarisation de la péninsule n’était pas adossée à de quelconques limites temporelles et qu’il semblait prêt à faire preuve d’une certaine patience stratégique. Cet adoucissement significatif pourrait bien n’être que de courte durée et, à tout le moins, est fortement susceptible d’évoluer au gré de la satisfaction ou non, du président américain devant l’avancement du dossier.
Très symbolique de la complexité des négociations diplomatiques bilatérales, la question du retour des dépouilles des soldats américains tombés lors de la guerre de Corée progresse lentement, alors qu’elle représente le seul volet concret et théoriquement peu conflictuel sur lequel s’étaient accordés les deux dirigeants. Après l’échec d’une rencontre à ce sujet, une réunion a bien pu se tenir, aboutissant à un accord sur le rapatriement d’une cinquantaine de dépouilles la semaine à venir.