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Sous pression américaine, la crise de l’or noir libyen se résorbe
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Ce mercredi 11 juillet, la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a déclaré pouvoir faire fonctionner ses terminaux pétroliers dans l’est du pays, et donc, reprendre enfin les exportations. Cette annonce est la conséquence de négociations entre deux acteurs majeurs. D’une part, le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de la Cyrénaïque, se trouvait en possession des puits de pétrole de la région après en avoir chassé les groupes terroristes. Il avait alors défié les autorités de Tripoli en confiant les champs de production aux autorités parallèles de l’Est. Par ce geste, il dénonçait selon lui le financement en amont des assaillants par l’argent du pétrole. De plus, cela lui permettait de s’imposer comme l’Homme fort libyen en contrôlant le cœur économique du pays. Pourtant, Haftar vient de céder la gestion des terminaux à la NOC, qui annonce d’ores et déjà une reprise habituelle de la production, soit 1,6 million de barils par jour. D’autre part, selon les médias libyens, ce retournement est dû aux négociations occidentales entamées avec les partis libyens pour une reprise de l’exportation, afin de lutter contre la hausse progressive du prix du pétrole.

 

En toile de fond, la pression s’est cristallisée à Washington, qui semble avoir définitivement repris le dossier libyen en main après s’en être désintéressé depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir. En effet, à l’exception de quelques frappes aériennes sporadiques visant de cibles jihadistes, les Etats Unis ne s’impliquaient plus dans le conflit pour confier sa gestion à l’Europe. Or, comme le souligne RFI, Washington ne cache pas son besoin pressant d’acheminer davantage de pétrole brut, en encerclant l’Iran, troisième exportateur brut, mais également en pressant l’organisation des pays exportateurs à augmenter la production afin d’éviter l’augmentation des prix. C’est pourquoi, depuis le 2 juillet Trump est intervenu auprès du secrétaire général de l’ONU pour nommer Stéphanie Williams comme représentante spéciale adjointe de Ghassan Salamé, actuel envoyé spécial de l’ONU en Libye. Ce 10 juillet, un avertissement est lancé aux autorités libyennes, permettant la mise en place d’un accord entre les belligérants autour de la question de l’or noir. Toutefois, les autorités de l’Est ont demandé une enquête internationale sur l’usage des fonds pétroliers en Libye, car le directeur de la banque centrale libyenne, Al Siddiq Al Kabir est notamment accusé de corruption. En réponse, le premier ministre du gouvernement d’union nationale souhaite former par l’entremise de l’ONU un comité de contrôle des dépenses.

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