Depuis le 19 juin, le régime Assad mène une offensive destructrice contre la province méridionale de Deera, frontalière avec la Jordanie. Cette dernière revêt un caractère particulier car, considérée comme le “berceau” de la contestation anti-régime, ses habitants ont subi de nombreuses interventions de l’armée syrienne dès 2011. Si les forces rebelles ont perdu de nombreux territoires au profit du gouvernement, Deera reste aujourd’hui l’un de leurs derniers foyers, c’est pourquoi le régime Assad, toujours aidé des Russes, y mène une campagne d’une grande intensité depuis le mois dernier. Selon l’ONU, l’attaque sur la région a déjà fait 270 000 à 330 000 déplacés, dont la plupart vers la Jordanie. Moscou a tenté plusieurs fois de négocier avec les rebelles mais ces initiatives se toujours soldées par un échec. Cependant un accord a été conclu vendredi 6 juillet au soir, entre le gouvernement et les forces rebelles, prévoyant l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu ainsi que le dépôt par les rebelles de leurs armes lourdes et moyennes dans toutes les villes et les localités. En contrepartie, ceux-ci ont demandé une supervision de l’ONU pour la mise en œuvre de l’accord dans la région. Cet accord témoigne une nouvelle fois de la reconquête progressive mais implacable du territoire syrien par le gouvernement.