De nombreux pays alliés semblent avoir reçu des lettres de Donald Trump au sujet du sommet de l’Otan du 12 juillet prochain. Le 26 juin, le journal norvégien Verdens Gang a publié la lettre adressée à Erna Solberg, Première Ministre norvégienne et datée du 19 juin. Dans cette dernière, le Président américain soulève le fait que la Norvège est « le seul allié frontalier de la Russie à qui il manque un plan crédible afin de pouvoir allouer 2% de son PIB à la défense ». Il ajoute ensuite que le sommet sera le moment de s’assurer de la crédibilité de l’Alliance en respectant les engagements pris. Les lettres reçues par les autres alliés auraient un contenu assez semblable. Donald Trump donne donc le ton du sommet à venir et place la question du respect des 2% au centre de celui-ci. Début 2018, seuls huit pays de l’Otan (Estonie, Etats-Unis, Grande Bretagne, Pologne, Lituanie, Lettonie, Roumanie et Grèce) dépensaient 2% de leur PIB pour la défense (ou s’en approchaient fortement), six autres ont planifiés de le faire d’ici 2024 (Bulgarie, France, Hongrie, Monténégro, Slovaquie et Turquie) et deux pourraient ne pas remplir cette condition d’ici 2024 mais ont prévu d’augmenter de manière significative leurs dépenses en matière de défense. Ainsi, une partie conséquente des membres de l’Organisation n’a pas élaboré de plan pour remplir cette condition d’ici 2024, ce qui perturbe grandement la capacité de planification de l’Otan. Les lettres de Donald Trump semblent être un énième signe de la scission entre les Etats-Unis et leurs alliés et sont assez mal perçues: « Ce n’est pas ainsi qu’on prépare un sommet de l’Otan » explique Julie Smith, une ancienne fonctionnaire du Pentagone et de la Maison Blanche sous l’administration Obama. De plus, le fait que Trump ne se concentre que sur la question des 2% fait craindre aux experts que cette question éclipse alors les autres questions comme celle de la lutte contre le terrorisme ou encore la cyberdéfense.