Les observations du Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) pour l’année 2018 sont claires : s’il est estimé que les stocks d’armes nucléaires dans le monde ont diminué d’environ 470 entre 2017 et 2018 pour atteindre 14 465 ogives au total, la tendance n’a pas concerné l’Asie. Cette réduction est en effet principalement due aux arsenaux russes et américains, représentant 92% des armes nucléaires mondiales, engagés dans des programmes de modernisation de leurs porteurs et vecteurs. En revanche l’Inde et le Pakistan ont chacun augmenté la taille de leur arsenal d’une dizaine d’ogives à un rythme régulier et la Corée du Nord pourrait désormais disposer de 10 à 20 têtes nucléaires selon le rapport de l’institut suédois. La Chine, puissance nucléaire depuis 1964, continue également de renforcer son arsenal afin de disposer d’une force de dissuasion “limitée mais suffisante” (280 ogives estimées en 2018). Si ses missiles balistiques terrestres lui permettent d’être une menace crédible au niveau régional voir d’atteindre les Etats-Unis, ses capacités sous-marines demeurent en revanche fortement limitées. Il est considéré que Pékin ne s’engagera dans un processus de contrôle des armements que lorsque le fossé capacitaire avec la Russie (1600 ogives déployées, 6850 au total) et les Etats-Unis (1750 ogives déployées, 6450 au total) sera comblé.