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La crise du Cameroun anglophone s’enlise aux dépens de l’armée
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Depuis près de deux ans le Cameroun fait face à une crise identitaire qui émaille le Nord-Ouest et le Sud-Ouest de son territoire. Elle trouverait racine dans les revendications liées aux deux langues officielles du pays : le français et l’anglais. La minorité anglophone dénonce un ensemble de discriminations socio-politiques qui toucheraient les institutions du pays, puisque le français demeure une condition sine qua non pour intégrer l’appareil d’Etat – l’anglais n’est pas employé dans les examens d’Etat -, tandis que les zones les plus touchées par la paupérisation sont majoritairement anglophones – vétusté des infrastructures de l’Ouest, coupures d’internet à répétition.

 

Depuis décembre 2017, la situation dégénère et des opérations terroristes touchent l’ensemble du territoire. Aux attaques des « séparatistes » l’armée répond par des représailles sanglantes et des villages incendiés. La semaine dernière, le général Donatien Nouma Melingui a reconnu publiquement que l’armée camerounaise avait bien brûlé des maisons dans les régions à majorité anglophone, en précisant toutefois qu’il était nécessaire d’éliminer les caches d’armes. Cette semaine, ce même général vient d’être remplacé par décret présidentiel et rappelé au ministère de la Défense : selon Raoul Sumo, chercheur au Centre des études stratégiques et des innovations à Yaoundé interviewé par RFI, il s’agit d’une décision « coupe-circuit », qui permet au gouvernement de répondre symboliquement aux revendications de la minorité anglophone, bien qu’il soit difficile d’envisager à moyen terme une sortie de ce véritable « conflit ouvert » qui ne cesse de croître.

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