La militarisation de l’espace, enjeu majeur pour les grandes puissances, semble avoir attiré l’œil du Président américain qui semblait jusqu’ici s’y montrer peu engagé. Au détour d’un discours devant les Marines d’une base de San Diego, Donald Trump a ainsi déclaré que sa stratégie de sécurité nationale faisait de l’espace un domaine de bataille au même titre que la terre, l’air et la mer. En conséquence, il envisage désormais la possibilité de créer une « force spatiale » autonome.
La presse spécialisée note que cette remarque improvisée aurait le potentiel de changer le cours de la politique spatiale américaine. La question de la création d’une force spatiale fait depuis longtemps l’objet d’un débat nourri, notamment lors des discussions budgétaires au Congrès. La Secrétaire à l’Air Force Heather Wilson comme le commandant du Stratcom John Hyten s’opposent vigoureusement à une telle réforme, mettant en exergue la complexité et le coût d’un tel changement organisationnel.
D’autres détracteurs affirment également qu’une force spatiale compromettrait le caractère « sacré » de l’espace, jusqu’ici considéré comme étant hors des limites du domaine de la guerre. Ce sanctuaire devrait plutôt rester une zone consacrée exclusivement à l’exploration et à la recherche scientifique. Néanmoins, tandis que le président Dwight Eisenhower avait établi deux programmes spatiaux distincts – un programme civil devenu NASA et un programme militaire – depuis le début de l’ère spatiale inaugurée par le lancement du satellite soviétique Spoutnik, les enjeux de sécurité nationale relatifs à l’espace ne sont guère contestables, même si pour le moment, des traités et un comité des Nations Unies veillent (encore) à sa sanctuarisation.