Amnesty International vient de publier les résultats de son rapport sur l’attaque en décembre dernier de plusieurs villages par l’armée de l’air. L’ONG accuse l’armée Nigériane d’un recours « irresponsable à la force meurtrière » en réaction aux violences intercommunautaires qui opposent éleveurs et agriculteurs dans plusieurs régions du pays (168 morts en février). Afin d’y mettre un terme, les avions de chasse de l’armée nigériane ont procédé à des bombardements à titre d’avertissement, tuant selon cette même source au moins 35 individus. Les habitants d’Adamawa accusent l’armée de tirs soutenus à l’encontre de la population en fuite tandis que plusieurs villages souhaitent poursuivre les forces armées de l’air en justice. En réaction, le général de brigade Olatokunbo Adesanya, directeur des relations publiques de l’armée de l’air affirme qu’il s’agissait d’un « avertissement » qui n’avait pas pour but d’abattre la population, mais de juguler les violences. Cette opération aurait eu selon lui un effet « positif » en ce qu’elle aurait poussé les belligérants à quitter la zone. Ce scandale intervient dans un contexte sensible, où l’armée de l’air forme ses premiers pilotes de drones et renforce son armement pour lutter contre le groupe terroriste Boko Haram dans le Nord Est du pays.