A l’occasion du 23 février, jour du défenseur de la Patrie en Russie et du centenaire de la création de l’Armée Rouge, le Centre Panrusse d’étude de l’opinion publique (VTsIOM) a publié les résultats d’un sondage sur l’attitude de la population russe vis-à-vis de son armée.
D’après le sondage, le niveau de confiance en la capacité de combat des forces armées russes est en constante croissance depuis trente ans et a atteint aujourd’hui un pic historique. 31% des Russes considèrent leur armée comme la meilleure au monde et 52% comme l’une des meilleures.
Plus étonnant dans un pays où le service militaire a longtemps été associé aux scandales liés au bizutage et aux tentatives des parents d’en exempter leurs enfants, et la carrière dans l’armée à de mauvaises conditions de vie, la proportion de Russes souhaitant voir l’un de leurs proches servir dans l’armée a atteint 71% contre 47% en 2015.
Les chiffres publiés sont toutefois à prendre avec précaution : en 2003, le conseil d’administration du VTsIOM a été remanié par le gouvernement russe ce qui a conduit à la démission de plusieurs chercheurs. Selon Youri Levada, fondateur du VTsIOM et “père de la sociologie soviétique”, cette politique aurait eu à l’époque pour but d’étouffer l’opposition au Second conflit tchétchène.
Cependant, les réformes en cours des forces armées russes ont effectivement amélioré les conditions de vie des militaires d’une part, et, d’autre part, rendu l’armée plus efficace. La rapidité des forces russes dans le conflit ukrainien – à opposer à l’humiliation de la première guerre de Tchétchénie – a ainsi été le symbole d’un certain retour en grâce d’une institution profondément en crise après la chute de l’URSS.