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L’approvisionnement en armes des Houthis : contrebande iranienne ?
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Par Adrien Sémon

 

Lorqu’il déclenche le 25 mars 2015 L’Opération Tempête décisive, le prince Mohammed ben Salmane n’est  ministre de la Défense que depuis la récente accession de son père au trône des Saoud deux mois auparavant. Il s’agit d’une partie de restaurer l’autorité du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi en grande difficulté face à la rébellion des chiites zaydites du parti Ansar Allah menés par la famille Houthi et de voir le développement d’une guerre civile aux portes du Royaume. D’autre part, cela doit également permettre de contenir une influence iranienne dont les zaydites pourraient à terme se faire le relai au sein de la péninsule arabique. Cette intervention, qui devait être rapide, avait pour but de conforter l’autorité des nouveaux dirigeants saoudiens et d’étendre leur pays au Moyen-Orient. Appuyée par une coalition de pays arabes sunnites, l’Arabie saoudite a déployé des moyens considérables – 150000 hommes, 100 avions de combats doivent venir s’ajouter 86 autres aéronefs de la part des États de la coalition (1) – lui procurant sur le papier un rapport de force écrasant.

Le 21 avril, une semaine après que l’ONU ait décrété l’embargo sur les armes au Yémen (2), l’Arabie saoudite lance l’opération Restaurer l’espoir dont l’objectif est d’isoler politiquement et géographiquement les Houthis pour les forcer à se retirer de Sanaa. En d’autres termes, il s’agit d’asphyxier la rébellion pour éteindre la guerre. Cinq ans plus tard, force est de constater que si asphyxie il y a bien lieu, la guerre n’en perdure cependant pas moins. Les forces de la coalition ne sont parvenues qu’à une grande peine à contrôler les côtes sans pouvoir déloger les rebelles des montagnes et encore moins de la capitale. Plus étonnant, les Houthis font montre d’un armement sophistiqué, notamment des missiles balistiques dont certains ont été envoyés même sur Riyad.

Ces missiles, les Houthis les présentent souvent sous des noms inconnus et s’en prétendent les inventeurs. Il y a là matière à douter; il est peu croyable, étant donné les moyens rudimentaires à leur disposition, qu’ils puissent mettre en œuvre en quelques mois un programme balistique et développer un complexe industriel opérationnel à cet effet.

Aussi doit-on en conclure que les rebelles parviennent à s’approvisionner à l’étranger et que l’embargo sur les armes est sciemment violé par une ou plusieurs entités étatiques, l’Iran faisant figure de principal suspect. En établissant d’abord le stock d’armes présent au Yémen au début de la guerre civile, puis en faisant un état des lieux de l’arsenal dont dispose Ansar Allah, il sera ensuite possible de mettre en évidence les réseaux de contrebande à destination du Yémen ainsi que le rôle de l’Iran dans ce commerce illicite.

 

Le stock d’armes au Yémen au début de la guerre civile

 

Depuis sa réunification en 1990, le Yémen a connu une succession d’affrontements internes: une guerre civile entre nord et sud en 1994, puis plusieurs guerres de contre-insurrection à partir de 2004 dans le gouvernorat du Sa’adah face aux rebelles zaydites. Les revendications de leur mouvement – une meilleure représentation de leur communauté au sein des institutions et une forme d’autonomie régionale – et les tensions concomitantes se trouvent à l’origine de la guerre civile actuelle qui a débuté en 2014. Au cours de ces deux décennies, l’État yéménite, dont la faible autorité ne se maintenait qu’à l’appui de l’appareil militaire, a fortement augmenté son stock d’armes. Mis à part la réception, entre 1994 et 2013, de 384 chars d’assaut, 572 véhicules blindés, 193 systèmes d’artillerie, 75 aéronefs, 20000 mortiers et autres 40700 fusils d’assaut, le pays a surtout étoffé son arsenal balistique (3).

Dès 1994, les deux Yémen, nord et sud, firent usage de missiles à courte portée OTR-21 Tochka (70km) et l’armée yéménite en conservait au moins 24 exemplaires avant 2004 (4). À cette même date, le pays disposait également de 18 missiles SS-1 Scud-B (300km) (5). En 2002, un navire espagnol intercepta un vaisseau nord-coréen transportant en pièces détachées des missiles Hwasong-6 (de type Scud-C, 500km), avant de s’autoriser à rejoindre le Yémen, sa destination (6).

Au total, l’armée yéménite se procura pas moins de 45 exemplaires de ce missile nord-coréen (7) et possédait avant le début du conflit actuel environ 300 missiles de type Scud (8). Entre 2002 et 2005, le pays a renforcé son arsenal de missiles air-air en achetant à la Russie de 100 missiles R-27 et 150 missiles R-73 (9).

D’autre part, la marine yéménite reçue en novembre 1990 et janvier 1991 deux corvettes de classe Tarentul avec sur chacune quatre lanceurs pour missiles P-21 Termit (une variante du missile P-15) (10). En juin 1995, la marine fut équipée de trois navires lance-missiles de classe Huangfen armés de lanceurs pour missiles C-201 (11). La même année, la Chine vendit au Yémen 25 missiles antinavires C-801 (12). D’autres missiles du même type ont été livrés au Yémen entre 2006 et 2007 (13). Le gouvernement yéménite confirme également au groupe d’experts mandatés par l’ONU que le pays possédait des missiles C-802 avant la mise en place de l’embargo sur les armes le 14 avril 2015 (14).

Les forces armées disposaient également des restes des arsenaux constitués par les deux entités yéménites avant 1990, notamment plusieurs systèmes de défense aérienne acquis auprès de l’Union soviétique durant les années 1970 et 1980. En 2014, il existait neuf brigades de défense aérienne équipées principalement des systèmes S-75, S-125 et 2K12 employant respectivement les missiles V-755, V-601 et 3M9. Il demeure cependant difficile d’estimer la quantité de matériel alors opérationnel en 2014, même si nous pouvons établir que les deux États yéménites s’étaient procuré un total de 888 V-755 et 256 V-601 (15).

 

Les armes à disposition des Houthis

 

Après 2014, à la suite du ralliement des partisans de l’ex-président Ali Abdallah Saleh aux Houthis, une grande partie de l’armement national se retrouva entre les mains de ces derniers. Le pillage en 2015 des entrepôts de la 19e brigade à Beihan fut, semble-t-il, orchestré par des officiers fidèles à Saleh pour maquiller la remise des armes aux forces rebelles. Huit brigades ont été de la sorte dépouillées de leur armement en 2015. D’autres brigades, comme la 21e à Chaboua, la 22e à Taëz ou la 33e à Daleh, leur ont également apporté une assistance militaire (16). Les 5e et 6e brigades de missiles se sont à leur tour alignées aux côtés des Houthis (17), de même que les 101e, 110e, 140e, 150e, 160e, 170e et 180e brigades de défense aérienne (18), leur amenant ainsi une grande partie du matériel balistique national.

La prolifération des armes fut en outre accentuée à la suite de l’entrée en guerre de la coalition internationale dirigée par l’Arabie saoudien en mars 2015. D’une part, la tactique de bombardement systématique des entrepôts ennemis employée par les Saoudiens a conduit à la dispersion des stocks. D’autre part, les livraisons d’armes réalisées par la coalition à des groupes armés sans vérification ni exigence quant à la fiabilité de ces groupes ou quant à la sûreté des lieux de stocks a augmenté le nombre d’armes en circulation. Des armes et munitions larguées à Aden en 2015, dont des RPG-26, ont même atterri entre les mains des Houthis (19).

Même si les Houthis disposent d’un armement lourd, en témoigne le déploiement de chars à Aden en 2015 (20), celui-ci ne forme pas le socle de leurs tactiques militaires. L’échec de l’offensive sur Aden, qui ôta l’espoir d’une victoire rapide, imposa des changements stratégiques et tactiques. Face à la coalition dont l’objectif stratégique demeure la capitale, Sanaa, et dont les tactiques militaires reposent sur les véhicules blindés et l’aviation, les Houthis ont opté pour une stratégie défensive accompagnée d’offensives limitées pour sanctuariser le territoire déjà sous leur contrôle. Bénéficiant de l’avantage du terrain montagneux, d’autant plus défendable qu’il est peu praticable pour les forces blindées déployées par la coalition, les Houthis ont surtout développé un arsenal défensif basé sur les missiles et les drones, relativement peu coûteux.

 

Depuis le début de l’intervention internationale, plus de 250 frappes de missiles balistiques sont à mettre au compte des Houthis, dont 163 ont été interceptées par les batteries de défense aérienne de la coalition (21). Quelques unes de ces attaques ont été particulièrement meurtrières: 60 décès sont à déplorer dans les rangs de la coalition après qu’un missile OTR-21 Tochka frappa le 4 septembre 2015 la base de Safer non loin de Marib (22); le 14 décembre 2015, le même projectile (23) s’abattit à Taëz tuant plus de 100 militaires. Les Houthis ne répétèrent cependant ces succès tactiques que de manière sporadique après 2015, le cas le plus marquant restant les 116 morts dus à la frappe coordonnée d’un missile et d’un drone le 18 janvier 2020 sur le camp militaire d’al- Estiqbal près de Marib (24).

Le gros des réserves en missiles est désormais constitué des Qaher-1, un projectile dérivé du missile sol-air russe V-755. S’apercevant de l’obsolescence du système S-75 face aux avions de la coalition, les Houthis ont transformé le missile associé en une roquette non guidée sol-sol à courte portée (250km) (26). Une version améliorée, le Qaher-M2 (400km), fut mise en service en 2017 (27). Ces engins restent assez rudimentaires et d’une précision médiocre, ceux-ci s’écrasant souvent à plusieurs kilomètres de leur cible (28) .

Une autre gamme de roquettes non guidées, les Badr-1, Badr-1P et Badr-F, est utilisée depuis mars 2018. Ces roquettes sont, selon le groupe d’experts mandaté par l’ONU, fabriquées à partir de tubes d’acier en provenance de l’industrie pétrolière (29).

En plus de ce matériel essentiellement émis des réserves de l’armée yéménite, les Houthis se sont dotés de missiles balistiques plus sophistiqués que ceux qu’on savait déjà en leur possession. La gamme de missiles Borkan issue de ce programme d’amélioration fut déployée à partir de 2016. Le Borkan-1 fut tiré pour la première fois en octobre de cette année-ci sur la base aérienne de Taif en Arabie saoudite (30). L’autre variante, le Borkan-2H, a une portée qui excède les 1000km (31). Le groupe d’experts mandaté par l’ONU a été que ce missile présentait des similitudes avec le missile Qiam-1 (750km) de conception iranienne. Celui-ci fut allégé afin d’en augmenter la portée; l’acier de la structure fut notamment troqué pour de l’aluminium (32). Le 1er août 2019, le nouveau missile Borkan-3 a fait son apparition en s’écrasant sur la base militaire saoudienne de Dammam à 1200km du nord du Yémen (33). Jusqu’à ce jour, ce fut la seule utilisation répertoriée de ce projectile de moyenne portée.

Il semble aussi, sans que cela soit parfaitement établi, que les Houthis possèdent des missiles iraniens Zelzal-3 (34). Mieux établi par contre est l’existence du missile de croisière Quds-1 révélée en juin 2019. Bien que les Houthis en parlent comme de leur invention, celui-ci serait bien plutôt une version réduite du missile Soumar (2500km) iranien avec lequel il présente de grandes ressemblances. Si l’on se fie aux photographies des débris fournis par les autorités saoudiennes, le Quds-1 serait impliqué dans les attaques sur les sites de l’ARAMCO le 14 septembre 2019. Néanmoins, le groupe d’experts mandatés par l’ONU, estime la portée maximale de ce missile de croisière à 900km, alors que les deux sites pétroliers visés, Khurais et Abqaiq, se situent respectivement à plus de 1000km et 1200km du territoire houthi (35). Il apparaît dès lors invraisemblable que les rebelles, malgré leur revendication contraire, soient à l’origine de ces attaques, d’autant plus que celles-ci mirent en œuvre au moins 18 drones et 7 missiles de croisières. Face au problème que présentent les photographies des débris, Fabian Hinz émet l’hypothèse que les missiles Quds-1 ont été tirés depuis l’Iran-même (36), ce qui prouverait que leur origine iranienne.

À partir de 2018, les tactiques militaires houthies octroyèrent une place à l’usage des drones, en témoignent les attaques de drones Samad-3 revendiquées sur les aéroports internationaux d’Abu Dhabi et Dubai durant l’été 2018 (37). L’année 2019 vit la consécration du drone comme outils de guerre, le porte-parole des forces armées d’Ansar Allah, le général Yahya Sari, allant même jusqu’à la qualification d ‘«année des drones» (38). Cette désignation n’est pas usurpée puisque 68% des frappes envisagées entre janvier et octobre 2019 le furent à l’aide de drones (39). 

Les drones d’attaque servent à peu près les mêmes fonctions que les missiles balistiques, ils ciblent les bases militaires, les stations radars, les aéroports ainsi que les raffineries et les champs pétrolifères. Leur charge explosive est certes beaucoup plus légère, mais leur faible coût, leur petite taille ainsi que leur précision viennent compenser ce défaut. Les drones de types Qasef (1 & 2K) et Samad (1, 2 & 3) constituant la majeure partie de la flotte houthie. Les premiers présentent de fortes ressemblances avec l’Ababil-2 / T de conception iranienne et sont employés pour des missions à courte portée (150km) (40). Les secondes comportent de portées maximales plus étendues, 500km pour le Samad-1, 900km pour le Samad-2 et 1500km pour le Samad-3 (41).Les Houthis maîtrisent suffisamment bien ce type d’appareil pour déployer des escadrilles et ainsi augmenter leur efficacité. Le 17 août 2019, le site pétrolier saoudien de Cheïba, non loin de la frontière émirienne, fut frappé par 10 Samad-3 (42).

Des drones de reconnaissance comme le Rased, fabriqués sur le modèle du Skywalker 8-X chinois, ou le Hudhud-1, peut-être de conception yéménite, viennent compléter cette flotte d’engins volants (43).

Au surplus, les rebelles disposent également d’un arsenal de défense antiaérienne efficace, notamment constitué de missiles sol-air Fater-1. Ceux-ci sont une version améliorée des missiles 3M9 d’origine soviétique (44). Plusieurs succès sont à mettre à leur compte comme la destruction de drones MQ-9 Reaper (45) ou encore la mise en fuite d’avions F-15 et F-16 de la coalition (46).

Les réserves de missiles air-air R-73, R-27 et R-77 ont été transformés en missiles sol-air Saqeb 1, 2 & 3 respectivement (47). Le Saqeb 3 serait celui qui a abattu un chasseur Tornado le 15 février 2020 au-dessus d’Al-Jawf (48).

Par ailleurs les autorités saoudiennes affirment avoir saisi en mars 2018 une cargaison de missiles sol-air iraniens Sayyad-2C à destination du Yémen (49). Il est cependant impossible de déterminer si celui-ci a été utilisé et quelles sont les réserves dont Sanaa dispose. De même, lors de l’interception de deux boutres à proximité des côtes yéménites le 25 novembre 2019 puis le 9 février 2020, des missiles d’un type nouveau, nommés 358, furent trouvés au sein des cargaisons (50).

En 2015, à la suite de la défection des trois navires favorables de classe Huangfen en des rebelles, ceux-ci récupérèrent un grand nombre de missiles antinavires dont les C-801. En novembre 2017, les Houthis ont présenté leur nouveau missile antinavire Al-Mandab-1 qui laissait apparaître des caractéristiques très proches de celles des missiles C-801 et C-802. Au regard des attaques menées au printemps 2018 sur le pétrolier Abqaiq puis le vraquier Ince Inebolu se trouvant à 88km et 124km des côtes respectivement, le groupe d’experts mandatés par l’ONU a conclu que les Houthis étaient vraisemblablement en possession desdits C-802 , dont la variante iranienne Noor a une portée pouvant atteindre 190km (51) (52). Cette interprétation semble être confirmée par la découverte d’un missile C-802 au sein de la cargaison que transportait le boutre intercepté par l’USS Forest Sherman le 25 novembre 2019 (53).

En outre, les saisies effectuées au cours des dernières années en vertu de l’embargo sur les armes au Yémen ont révélé l’acheminement d’un armement antichar diversifié à destination des Houthis. En février et mars 2016, les saisies en mer d’Arabie opérées par le HMAS Darwin puis l’USS Sirocco sur deux navires de pêche permirent de mettre la main sur 300 lance-roquettes RPG-7 (54). Lors d’une interception en septembre 2015, la marine australienne intercepta 56 missiles antichar Toophan, variante iranienne du missile américain BGM-71 TOW (55), de même que 19 missiles antichar russes 9M113 Konkurs qui proviendraient de l’Iran (56). Des vidéos de propagande diffusées par Al-Masirah, la chaine télévisuelle d’Ansar Allah, montrent plusieurs de leurs combattants détruisant des chars M1 Abrams de la coalition au moyen de missiles 9M113 Konkurs et 9M133 Kornet ou de leurs variantes iraniennes respectives Tosan et Dehlaviyeh (57). Lors de la dernière saisie effectuée en mer d’Arabie le 9 février 2020, 150 Dehlaviyeh trouvés trouvés à bord du boutre arraisonné (58). Dans une moindre mesure, les Houthis semblent avoir aussi employé des RPG-26 et RPG-27 (59).

Ces armes ont un impact non négligeable sur le champ de bataille; le général Yahya Sari, porte-parole des forces armées des Houthis, déclarait en mars 2020 au cours des cinq années de guerre, 5487 véhicules militaires de la coalition détruits ou endommagés (60).

 

 

Les réseaux contrebandiers en lien avec les Houthis

 

Malgré l’embargo sur les armes, l’équipement de plus en plus sophistiqué et diversifié des Houthis ainsi que les multiples saisies d’armes en direction du Yémen ne laissent guère de doute quant à l’existence de réseaux de contrebande bien implantés et fonctionnels . S’il est fort probable que les Houthis ne possèdent pas de compétences requises pour la conception des missiles balistiques qu’ils présentent comme leurs, il est en revanche certains qu’ils importent les composants nécessaires à leur fabrication. Il n’est pas exclu que des conseillers techniques et militaires leur viennent également en aide pour l’assemblage local desquels composants.

Retracer dans ces conditions les réseaux d’approvisionnement deviennent dès lors très compliqué, vérifier plus que, d’après le groupe d’experts mandatés par l’ONU, la plupart des composants «ne sont pas classés comme des armes» (61) et ne sont donc pas sujets à l’embargo. Ceci est particulièrement vrai pour les drones dont seuls les composants de pointe sont importés pour être ensuite montés au sein d’une structure d’origine artisanale (62). Les pièces importées le sont par le biais d’une multitude d’intermédiaires, de sorte que les sociétés qui les vendent ne savent pas que ceux-ci vont servir à fabriquer des armes au Yémen. Ainsi, il a été établi que la cargaison de trois tonnes de matériel pour la saisie de drones dans le gouvernorat d’Al-Jawf en janvier 2019 provenait d’une entreprise domiciliée à Hong Kong qui explorait la vente à une société basée à Mascate (63).

Pour ce qui concerne le trafic d’armes en lui-même, des réseaux préexistaient au conflit et ont certainement tiré parti de celui-ci pour s’étendre. L’homme politique yéménite Fares Mohammed Manaa, aujourd’hui ministre dans le gouvernement des Houthis, est un trafiquant d’armes notoire qui a fait l’objet de plusieurs condamnations par des instances internationales pour avoir organisé des réseaux de contrebande avec la Somalie (64).

Les plus gros pourvoyeurs d’armes vers les rebelles restent tout de même des États hostiles aux Etats-Unis. Il est de fait avéré que la Corée du Nord chercha, en 2016, à fournir un grand  panel d’armes au mouvement houthi par l’intermédiaire de l’homme d’affaires syrien Hussein al-Ali (65).

Sans que jamais cela ne soit formellement affiché, la République islamique d’Iran est l’entité étatique qui envoie le plus d’armes à destination des Houthis. Bien que celle-là ait toujours nié son implication dans ce commerce illicite, les nombreuses saisies d’armes d’origine iranienne, le fréquent usage de ces mêmes armes par les rebelles, ainsi que la ressemblance des missiles balistiques houthis avec des missiles iraniens, ne laissent guère de doute quant à ses activités contrebandières.

Il y a plusieurs routes contrebandières qui sont empruntées pour acheminer des armes au Yémen. D’abord les routes qui accèdent au pays depuis l’est, par voie terrestre depuis Oman ou par voie maritime dans les ports de Nichtoun et Al-Ghaydah dans la province de Mahra (66). En août 2015, le gouverneur de la province de Marib révèle avoir saisi une cargaison de fusils et munitions venant d’Iran et ayant traversé la frontière terrestre omanaise (67). Les marchandises ainsi acheminées arrivent ensuite par voie de terre jusqu’au territoire contrôlé par les Houthis, soit via le gouvernorat d’Al-Jawf, soit celui de Marib où plusieurs saisies ont été opérées (68).

Ensuite les routes maritimes qui arrivent au Yémen par le sud-ouest. Avant l’offensive entreprise loyaliste  sur la côte de la mer Rouge, les ports de Mokha et d’Hodeïda constituaient des points d’arrivée potentielles des itinéraires de contrebande (69). Le détroit de Bab el-Mandeb étant très  surveillé par les forces de la coalition, les ports de la côte sud sont aujourd’hui privilégiés. En décembre 2018, les forces de la coalition mirent la main sur une cargaison d’armes légères à Aden (70).

Il semblerait que les marchandises entrant au Yémen par cet itinéraire transitent dans un premier temps par les ports du nord de la Somalie. Les gros chargements d’armes arriveraient là-bas pour y être divisés puis acheminés discrètement au Yémen (71). Un skiff transportant une cargaison de  fusils d’assaut saisie le 28 août 2018 dans le golfe d’Aden à une vingtaine de kilomètres des côtes yéménites avait été aperçu la veille à une centaine de kilomètres des côtes somaliennes (72).

 

Le rôle de l’Iran au Yémen

 

Le soutien que prodigue l’Iran aux Houthis, essentiellement au travers de la livraison d’armes, reste tout de même d’ordre assez limité. Considérer Ansar Allah comme un mouvement politiquement aligné sur les intérêts iraniens serait en ce sens exagérer les liens existants entre les rebelles zaydites et l’Iran. Ces liens sont surtout conjoncturels et récents, fondés principalement sur l’antiaméricanisme et la lutte contre les alliés des américains au Moyen-Orient, à savoir Israël et l’Arabie saoudite (73). Le chiisme ne joue là qu’un rôle secondaire dans leur rapprochement, d’autant plus que le chiisme zaydite pratiqué par les Houthis et le chiisme duodécimain des Iraniens sont assez différents sur le plan religieux, sans compter que les premiers sont de culture arabe et les secondes de culture persane.

Ce n’est, semble-t-il qu’à partir de la guerre du Sa’adah débutée en 2004 qu’Ansar Allah entretint des contacts et soutenus avec Téhéran qui commença dès lors à fournir un appui militaire, politique et financier limité ( 74). Les livraisons d’armes remontent au moins à 2009 quand un navire iranien transborda sur un navire yéménite des caisses d’armes. Le cas du Jihan I, navire iranien intercepté dans les eaux territoriales yéménites en janvier 2013 et transportant à son bord des armes à destination des Houthis, est un indice supplémentaire du renforcement progressif de ces connexions (75). Celles-ci n’octroyèrent cependant qu’une influence marginale à l’Iran avant 2014. La guerre civile fut un facteur d’affermissement des relations irano-houthies,d’abord sur le plan militaire avec des transferts d’armes et des technologies de plus en plus fréquents ainsi que l’envoi de conseillers militaires des gardiens de la révolution ou du Hezbollah (76); ensuite sur le  plan politique, Téhéran ayant remis l’ambassade yéménite aux Houthis en 2019 (77). Les attaques sur les sites pétroliers d’Abqaiq et Khurais en septembre 2019, revendiquées par les Houthis mais vraisemblablement perpétrées depuis l’Iran, ou encore les manifestations à Sanaa en janvier 2020 à la suite de l’assassinat du général Soleimani (78), sont autant d’indices de la coopération de plus en plus rapprochée d’Ansar Allah avec l’Iran.

Cependant, le Yémen n’est pas central pour la politique étrangère iranienne comme peuvent l’être la Syrie et l’Irak. Nonobstant l’accroissement de l’investissement iranien ces dernières années, celui-ci reste relativement limité. L’Iran n’a favorisé la création d’aucune milice ni déployé de troupes du corps des gardiens de la révolution islamique au Yémen. Si ce territoire n’est pas essentiel aux intérêts iraniens, il l’est par contre aux yeux des Saoudiens qui tente de sanctuariser la péninsule arabique et ne ménagent donc pas leurs efforts pour mettre au pas une rébellion de la part d’une population chiite chez son voisin du sud. Le coût des trois premières années de guerre serait estimé entre 120 et 140 milliards de dollars pour l’Arabie saoudite, un gouffre financier! (79)

Pour l’Iran, l’aide prodiguée aux Houthis permet à bas frais d’occuper l’adversaire saoudien au sud, l’obligeant à dépenser ses ressources dans un conflit qui dure depuis plus de cinq ans, pour éviter qu’il ne s ‘intéresse de trop près à l’Irak et à la Syrie.

 Remarques : 

1https://www.huffingtonpost.fr/entry/larmee-saoudienne-est-incapable-de-gagner-la-guerre-au- yemen_fr_5e4158b0c5b6bb0ffc158889

2 Voir la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l’ONU du 14 avril 2015.

3 Lettre datée du 22 janvier 2016, adressée au Président du Conseil de sécurité́ par le Groupe d’experts sur le Yémen créé en application de la résolution 2140 (2014) du Conseil de sécurité , p.78.

4 La portée des missiles sera indiquée entre parenthèses. Andrew Feickert, «Missile Survey: Ballistic and Cruise Missiles of Foreign Countries», Congressional Research Service , mars 2004.

5 Ibid.
6 Stephen Hildreth, «Missile Defense: The Current Debate», Congressional Research Service , juillet 2005.

7 C’est le chiffre indiqué par une Lettre datée du 22 janvier 2016, adressée au Président du Conseil de sécurité́ par le Groupe d’experts sur le Yémen créé en application de la résolution 2140 (2014) du Conseil de sécurité, p. 78. Néanmoins la Lettre datée du 26 janvier 2018, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur le Yémen dont le mandat a été défini dans la résolution 2342 (2017) du Conseil de sécurité, p.28. indique un chiffre de 90 missiles Hwasong-6.

8 https://www.washingtonpost.com/world/houthi-rebels-fire-scud-missile-from-yemen-into-saudi-arabia/ 2015/06/06 / 00e39c44-0c89-11e5-a7ad-b430fc1d3f5c_story.html

9 «Base de données sur les transferts d’armes: registres du commerce», SIPRI.

10 Lettre datée du 27 janvier 2017, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur le Yémen, p.86. Même si ces navires ont été produits par l’Union soviétique, la source ne nous dit pas qui a fourni ce matériel à l’État yéménite.

11 Ibid . Les navires produits produits par la Chine, mais là encore nous ne connaissons pas le fournisseur.

12 «Base de données sur les transferts d’armes: registres du commerce», SIPRI.

13 Lettre datée du 27 janvier 2017, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur le Yémen, p.87.

14 Lettre datée du 25 janvier 2019, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur le Yémen, p.29.

15 Tom Cooper, «The Houthis ‘Do-It-Yourself Air Defenses: Part One» War is Boring, 15 janvier 2018, https://warisboring.com/the-houthis-do-it-yourself-air-defenses/

16 Ce ne sont pas les seules brigades à avoir agi de cette façon. On peut encore citer les 13e, 17e et 35e brigades ainsi que la 55e brigade d’artillerie. Lettre datée du 22 janvier 2016, adressée au Président du Conseil de sécurité́ par le Groupe d’experts sur le Yémen créé en application de la résolution 2140 (2014) du Conseil de sécurité, pp.27-28.

17 Lettre datée du 26 janvier 2018, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur le Yémen dont le mandat a été défini dans  la résolution 2342 (2017) du Conseil de sécurité, p.28.

18 Tom Cooper, «The Houthis ‘Do-It-Yourself Air Defenses: Part Two» War is Boring, 15 janvier 2018, https: // warisboring.com/the-houthis-do-it-yourself-air-defenses- 2 /

19 Lettre datée du 22 janvier 2016, adressée au Président du Conseil de sécurité́ par le Groupe d’experts sur le Yémen créé en application de la résolution 2140 (2014) du Conseil de sécurité, pp.27, 96-99. Ian Williams, Shaan Shaikh, La guerre des missiles au Yémen, Centre d’études stratégiques et internationales , 2020, p.16.

20 https://uk.reuters.com/article/uk-yemen-security/yemens-houthis-seize-central-aden-district-presidential-site- idUKKBN0MP0LZ20150402

21 Ce nombre est valable jusqu’à la date du 15 juin 2020 et ne prend pas en compte les interceptions effectuées le 23 juin 2020. Voir la base de données: Missile Defense Project, «Interactive: The Missile War in Yemen» Missile Threat, Centre for Strategic and International Studies , 13 octobre 2016, dernière modification le 15 juin 2020, https://missilethreat.csis.org/missile-war-yemen/

22 https://www.middleeasteye.net/news/uae-three-day-mourning-after-45-soldiers-killed-yemen https://missiledefenseadvocacy.org/alert/breaking-news-uae-patriots-intercept- missile houthi /

23 https://uk.reuters.com/article/uk-yemen-security-idUKKBN0TX0FN20151214
Ian Williams, Shaan Shaikh, The Missile War in Yemen, Center for Strategic and International Studies, 2020, p.4.

24 « Yémen : recrudescence des combats sur le front est », Nemrod ECDS : https://nemrod-ecds.com/?p=4557

25 La dernière utilisation répertoriée de ces missiles remonte au 15 novembre 2016. Lettre datée du 26 janvier 2018, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur le Yémen dont le mandat a été défini dans la résolution 2342 (2017) du Conseil de sécurité, p.115.

26 Entre août 2015 et octobre 2016, 36 Qaher-1 furent tirés vers l’Arabie saoudite. Lettre datée du 27 janvier 2017, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur le Yémen, p.34.

27 https://www.middleeastmonitor.com/20170329-saleh-and-houthi-militias-unveil-new-ballistic-missile/

28 Par exemple, le 28 janvier 2016, un missile Qaher-1 lancé vers Najran fut retrouvé à 50km à l’est de la ville. Lettre datée du 26 janvier 2018, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur le Yémen dont le mandat a été défini dans la résolution 2342 (2017) du Conseil de sécurité, p.112.

29 Lettre datée du 25 janvier 2019, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur le Yémen, pp.34-35.
30 Voir la base de données : Missile Defense Project, « Interactive: The Missile War in Yemen » Missile Threat, Center for Strategic and International Studies, October 13, 2016, last modified June 15, 2020, https://missilethreat.csis.org/missile-war-yemen/

31 Un missile Borkan-2H a accompli un vol de plus de 1000 km le 19/12/17 en direction de Riyad. Ian Williams, Shaan Shaikh,The Missile War in Yemen, Center for Strategic and International Studies, 2020, p.5.
32 Lettre datée du 26 janvier 2018, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur le Yémen dont le mandat a été défini dans la résolution 2342 (2017) du Conseil de sécurité, pp.29-33, 124-136.
33 http://french.almanar.com.lb/1451573
34 Lettre datée du 27 janvier 2017, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur le Yémen, pp.150-151.
35 Lettre datée du 27 janvier 2020, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur le Yémen, pp.24-25, 85-92

36 Fabian Hinz est chercheur associé au Middlebury Institute of International Studies à Monterey et est spécialiste des programmes balistique et nucléaire iraniens.  Fabian Hinz, «Meet the Quds-1», Arms Control Wonk, 15/09/12 https://www.armscontrolwonk.com/archive/1208062/meet- the-quds-1 /

37 Ces attaques n’ont pas été confirmées par les autorités émiriennes, mais plusieurs indices vont dans le sens des revendications faites par les Houthis (Ian Williams, Shaan Shaikh, The Missile War in Yemen, Center for Strategic and International Studies, 2020, p 8).

38 Centre d’études stratégiques de Sana’a, The Yemen Review: War’s Elusive End, 2019, p.35.
39 Ludovico Carlino, «Les Houthis sélectionnent plus de drones sur les missiles balistiques dans les attaques de la péninsule arabique», IHS Markit, 13/02/20. https://ihsmarkit.com/research-analysis/houthis-selecting-more-uavs-over-ballistic-missiles-arabian.html

40 Lettre datée du 25 janvier 2019, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur le Yémen, pp.30-32.

41 Ibid.
42 Lettre datée du 27 janvier 2020, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur le Yémen, pp.22-23.

43 Lettre datée du 25 janvier 2019, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur le Yémen, pp.30-32.
44 Jeremie Binnie, «Les rebelles yéménites dévoilent le« nouveau »SAM», IHS Jane’s Defence Weekly, 28/08/19. https://www.janes.com/defence-news/news-detail / yemeni-rebelles-unveil-new-sam

45 Ibid.

46 https://english.iswnews.com/12224/fater-1-air-defense-system-in-the-al-jawf-province/

47 Ian Williams, Shaan Shaikh, La guerre des missiles au Yémen, Centre d’études stratégiques et internationales, 2020, p.49.

48 https://www.jacques-tourtaux.com/blog/yemen/yemen-le-genie-d-ansarallah-etonne-la-defense-russe.html

49 Farzin Nadimi, Michael Knights, «Le soutien de l’Iran aux défenses aériennes houthies au Yémen», The Washington Institute, 04/04/18. https://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/irans-support-to-houthi-air-defenses-in-yemen

50 John Ismay, Thomas Gibbons-Neff, «Les nouveaux missiles iraniens posent une menace aux avions américains au Yémen, selon le Pentagone», The New York Times, 19/02/20. https://www.nytimes.com/2020/02/19/us/iran-missiles-yemen.html

51 La portée maximale du C-801 est de 42km.
52 Lettre datée du 25 janvier 2019, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur le Yémen, pp.29-30, 88-92. 53 Lettre datée du 27 janvier 2020, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur le Yémen, p.20.
54 Lettre datée du 27 janvier 2017, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur le Yémen, p.27.

55 Le Yémen du Nord s’était procuré auprès des Etats-Unis 264 missiles BGM-71 TOW et 12 lanceurs associés en 1979. Néanmoins, nous ne savons pas si ceux-ci étaient encore en service en 2014 et qu’ils sont passés entre les mains des rebelles («Base de données sur les transferts d’armes: registres du commerce», SIPRI).

56 Lettre datée du 27 janvier 2017, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur le Yémen, p.27.
Lettre datée du 22 janvier 2016, adressée au Président du Conseil de sécurité́ par le Groupe d’experts sur le Yémen créé en application de la résolution 2140 (2014) du Conseil de sécurité, pp.24-26.
57 https://www.youtube.com/watch?v=xQGpMmWolqM (dernier accès le 7 juillet 2020). https://www.youtube.com/watch?v=NBCp_sT9JpI (dernier accès le 7 juillet 2020).
58 Nabil Abdoullah al-Tamimi, «Saisie d’armes de fabrication iranienne sur un boutre à destination du Yémen», Al Machreq,19/02/20. https://almashareq.com/fr/articles/cnmi_am/features/2020/02/19/feature-01 

59 Ian Williams, Shaan Shaikh, The Missile War in Yemen, Center for Strategic and International Studies, 2020, pp.35 -36.
60 https://english.iswnews.com/12307/yemeni-armed-forces-press-conference-at-the-end-of-fifth-year-of-war-in-yemen/

61 Lettre datée du 27 janvier 2020, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur le Yémen, p.22.

62 Ibid 26-27.

63 Ibid.

64 Règlements EUR-Lex: règlement d’exécution (UE) n ° 956/2011 du Conseil, 26/09/11.https://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2011:249:0001:0005:EN:PDF

65 Rapport final présenté par le Groupe d’experts en application de la résolution 2407 (2018), 05/03/19, pp.55-56.
66 Lettre datée du 27 janvier 2017, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur le Yémen, pp.26-27. 67 Sebastian Castelier, Quentin Müller, «Charité omanaise pour le Yémen», Le Monde diplomatique 795, juin 2020.

68 Deux citernes pour propergol liquide ont été notamment saisies vers Marib en janvier 2017. (Lettre datée du 26 janvier 2018, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur le Yémen dont le mandat a été défini dans la résolution 2342 ( 2017) du Conseil de sécurité, pp.33-34).

69 Imad Alrawashdeh, «Les factions en guerre au Yémen se battent pour un port stratégique», VOA news, 17/02/17. https://www.voanews.com/extremism-watch/warring-factions-yemen-fight-over-strategic-port 
Ian Williams, Shaan Shaikh, The Missile War in Yemen, Center for Strategic and International Studies, 2020, p. 29.

70 Lettre datée du 27 janvier 2020, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur le Yémen, p.26.
71 Conflict Armament Research, Maritime Interdictions of Weapon Supplies to Somalia and Yemen, Londres, novembre 2016.

72 Lettre datée du 25 janvier 2019, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur le Yémen, pp.37-38, 107-108.

73 Thomas Juneau «La politique de l’Iran envers les Houthis au Yémen», Affaires internationales 92: 3, 2016, pp.647-663.

74 Andrew Terrill, «Iranian Involvement in Yemen», Orbis 58, été 2014, pp.429-440.

75 Carole Landry, «L’Iran arme les rebelles houthis du Yémen depuis 2009: rapport de l’ONU», Middleeasteye, 01/05/15. https: // www.middleeasteye.net/news/iran-arming-yemens-houthi-rebels-2009-un-report

76 https://www.tasnimnews.com/en/news/2017/11/24/1582883/iran-providing-yemen-with-advisory-assistance-irgc- commanderSana’a Center for Strategic Studies, The Yemen Review: Starvation, Diplomacy and Ruthless Friends, 2018, pp.89-90; Sana’a Center for Strategic Studies, The Yemen Review: War’s Elusive End, 2019, pp.115-117.

77 Anonyme, «Les rebelles nomment un ambassadeur à Téhéran», L’Orient – Le Jour 19/08/19. https://www.lorientlejour.com/article/1183075/les-rebelles-nomment-un-ambassadeur-a-teheran.html

78 Anonyme, «Yémen: manifestation à Sanaa pour dénoncer l’assassinat de Soleimani», L’Orient – Le Jour 06/01/20. https: // www.lorientlejour.com/article/1201149/yemen-manifestation-a-sanaa-pour-denoncer-lassassinat-de-soleimani.html

79 Entretien de François Frison-Roche donné en avril 2018 à La Revue des Transitions. h ttps: //larevuedestransitions.fr/ 2018/04/25 / francois-frison-roche-le-yémen-ne-se-situe-pas-à-la-premiere-place-de-lagenda-iranien / # _ ftn2

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