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UKRAINE : La difficile préparation du Sommet quadripartite de Paris prévu le 9 décembre.
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UKRAINE : La difficile préparation du Sommet quadripartite de Paris prévu le 9 décembre.

 

Par Karan Vassil

 

Le lundi 9 novembre, la Russie a retourné à l’Ukraine trois de ses navires de guerre, deux mois environ après avoir libéré leur équipage. Ces trois navires avaient été arraisonnés le 25 novembre 2018 alors qu’ils se trouvaient dans le détroit de Kertch, que la Russie considère comme appartenant à ses eaux territoriales. Ce geste de bonne volonté s’est accompagné de l’annonce officielle  de la participation de la Russie au sommet quadripartite organisé par la France pour faire avancer le processus de paix en Ukraine. Le sommet sera organisé selon le « format Normandie » du nom de la première réunion du même genre qui s’est tenue en juin 2014, au moment des commémorations du débarquement à Paris. Le sommet réunira les présidents français, ukrainien et russe ainsi que la Chancelière allemande ; il est le résultat des efforts de normalisation des relations diplomatiques avec la Russie, entrepris par Emmanuel Macron depuis six mois. Cependant de nombreux « irritants » demeurent, qui pourraient mettre à mal les négociations de paix.

 

D’abord,  les tensions portant sur la reconduite du contrat de transit du gaz entre la Russie et l’Ukraine font peser des risques sur ces négociations. Pour rappel, par sa position géographique, l’Ukraine est un acteur clé dans l’acheminement de gaz russe en direction de l’Union Européenne. Or, avec Nord Stream 2 et TurkStream, la Russie entend exporter son gaz en direction de l’Union européenne en contournant le territoire ukrainien. Dès lors, on comprend le refus du gouvernement ukrainien de conclure un  contrat de transit de court terme qui la priverait de sa sécurité énergétique et de son rôle dans les échanges énergétiques entre la Russie et l’Union Européenne. Du côté russe, la société Gazprom fait savoir qu’elle serait prête à revoir les termes du contrat si la société gazière ukrainienne Naftogaz mettait fin aux poursuites judiciaires lancées en 2018. Néanmoins,  si les tensions ont atteint un seuil avec les menaces voilées du PDG de Gazprom, qui, courant novembre, évoquait la possibilité d’un scénario de coupure similaire à l’hiver 2004-2005, le gouvernement russe affiche sa volonté de trouver un accord. Ainsi, une consultation technique trilatérale entre la Russie, l’Ukraine et l’Union européenne a eu lieu le 20 novembre pour préparer la réunion trilatérale ministérielle qui aura lieu à Bruxelles à la fin du mois de novembre.

 

Le président ukrainien, qui a accepté de participer au sommet et s’est déclaré favorable à la tenue d’élections libres dans les territoires séparatistes – option surnommée « solution Steinmeier », du nom du président allemand qui la soutient. En somme, si la participation de l’Ukraine et de la Russie au sommet du 9 décembre constitue une avancée majeure, les écueils entourant ce sommet demeurent nombreux.

 

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