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Crise anglophone au Cameroun
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Du 30 septembre au 4 octobre se tiendra à Yaoundé, un “grand dialogue national” afin de mettre à terme à la crise qui secoue le pays depuis plus d’un an, entre anglophones et pouvoir central.

 

Héritières des décolonisations de la seconde moitié du XXe siècle, les frontières du Cameroun actuel sont composées de l’ancien Cameroun Britannique dont une partie avait choisi lors du référendum du 31 mai 1961 de rejoindre le Nigéria tandis que l’autre s’était joint à l’ancien Cameroun français, indépendant depuis le 1er janvier 1960 pour former la République fédérale du Cameroun le 1er octobre 1961.

 

Situés au nord-ouest et au sud-ouest du Cameroun, frontalière du Nigéria, les Camerounais anglophones dénoncent une centralisation excessive du pouvoir politique ainsi qu’une sous-représentation des anglophones au sein de l’administration centrale. L’élément déclencheur de la crise actuel est avant tout corporatiste, avec les revendications des avocats et des enseignements de l’ouest du pays.

 

Les premiers demandaient une traduction des textes de loi en anglais tandis que les seconds la fin des nominations de locuteurs français dans les provinces anglophones. Ces demandes se sont rapidement transformées en revendications séparatistes, entraînant une crise violente dans le pays, à 16% anglophone.

 

Depuis le début des affrontements, plus d’un millier de Camerounais auraient perdu la vie tandis que près d’un demi-million auraient été déplacés. Outre le coût humain, les pertes économiques sont également importantes, avec par exemple la quasi-cessation d’activités de la silicon moutain située à Buea dans le Nord-ouest du pays, censé devenir à terme le fleuron de l’économie camerounaise à l’image de son homologue américaine, la silicon valley.

 

Si le dialogue qui s’ouvre à Yaoundé a pour but de réconcilier le pays, la fracture, ancienne, s’avère difficilement résolvable. De nombreux leaders séparatistes ont d’ores et déjà décliné l’invitation du président Paul Biya, tandis que pour le pouvoir central, toute sécession est impossible, et une décentralisation improbable.

 

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