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Bras de fer entre Ankara et Washington autour du S-400
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Par Clara Arnaud

 

 

Alors que Washington voit d’un très mauvaise œil l’acquisition par Ankara du système antiaérien russe S-400, Recep Tayyip Erdogan, après un entretien avec son homologue russe à Moscou, a déclaré que la livraison des premières batteries du S-400 pourrait être avancée avant Juillet, date initialement prévue. Le président turc a justifié cette décision par l’impératif de sécurité nationale et de protection des frontières de la Turquie ; il a par ailleurs précisé qu’aucun pays n’était visé et qu’aucune souveraineté ne serait violée.

 

 

Depuis 2 mois, Washington se montre inquiet et agacé par l’attitude de son allié turc, membre de l’OTAN. La Maison Blanche avait déjà averti Ankara que l’acquisition des systèmes russes ne serait pas sans conséquences, évoquant de possibles sanctions, sans toutefois en préciser les contours. Elle a également proposé à Ankara de lui fournir des missiles Patriot, en guise d’alternative au S-400. Un accord demeurant flou.

 

 

Depuis début Avril, les Etats Unis ont suspendu la livraison du matériel au sol permettant au F-35 de fonctionner, en gage de mise en garde. Ankara avait déclaré souhaité acquérir 100 avions multirôles F-35 américain, dont elle est cliente. La ligne de discorde concerne la technologie du S-400, jugée redoutable et dangereuse pour l’alliance transatlantique. Les Etats Unis craignent en effet que la Russie se livre à une collecte de données sur les aéronefs militaires de l’OTAN, grâce à la technologie dont sont dotées les batteries S-400. Par ailleurs les systèmes S-400 ne sont pas interopérables avec le matériel de l’OTAN.

 

 

Ankara, tiraillée entre ses engagements au sein de l’OTAN, et son alliance stratégique avec la Russie, notamment sur le front syrien, n’envisage pourtant pas de renoncer à l’acquisition du matériel russe, arguant que ses besoins en matière de défense justifient l’acquisition de matériel de pointe. Le fait que Washington ait déclaré qu’elle ne livrerait pas de missile Patriot si Ankara venait à acquérir le S-400 n’a pas plu à cette dernière, crispant davantage les relations entre les deux Etats.

 

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