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Iran/UE – Officialisation d’INSTEX, un véhicule spécial permettant les échanges économiques avec l’Iran
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Iran/UE – Officialisation d’INSTEX, un véhicule spécial permettant les échanges économiques avec l’Iran

Ce jeudi 31 janvier, les ministres des Affaires étrangères du groupe E3 (France, Allemagne, Royaume-Uni) ont officialisé la création d’INSTEX SAS (Instrument for Supporting Trades Exchanges – Instrument de soutien aux transactions commerciales).

 

 

INSTEX sera enregistré en France et localisé à Paris. Dirigé par l’expert bancaire allemand Per Fischer, ancien directeur de la Commerzbank, il s’agit d’une structure intergouvernementale soutenue par l’Union européenne. Les membres du groupe E3 en seront les actionnaires, dans l’attente de nouveaux entrants, la déclaration précisant que le groupe E3 “souligne sa détermination à poursuivre l’élargissement d’INSTEX aux pays européens intéressés.” Le Royaume-Uni dirigera le conseil de surveillance. Le groupe E3 fournira un capital de départ de 3 000 euros. Ce dernier devrait très vite atteindre 100 000 euros puis, à terme, un million d’euros.

 

 

En facilitant les “transactions commerciales légitimes entre les acteurs économiques européens et l’Iran”, ce véhicule spécial témoigne de la volonté du groupe E3 de sauvegarder l’accord nucléaire conclu à Vienne en 2015, le Plan d’action global commun (PAGC), d’oeuvrer à ce que l’Iran respecte ses engagements.

 

 

En créant INSTEX, le groupe E3 est déterminé à contourner les sanctions économiques américaines, malgré les avertissements de Washington. Pour cela, le mécanisme devrait permettre d’importer au sein de l’Union européenne sans créer de flux financiers entre les banques iraniennes et européennes. Suivant le modèle d’une chambre de compensation, ou d’un système de troc, le mécanisme se traduira par deux transactions pour chaque opération. Le mécanisme permettra aux exportateurs iraniens en Europe d’être payés par les importateurs iraniens se fournissant en Europe, et inversement pour les Européens. Ainsi, tout flux financier direct entre l’Iran et l’Europe serait évité.

 

 

La mise en place opérationnelle progressive d’INSTEX suivra deux étapes. Le groupe E3 affinera de son côté les détails concrets et opérationnels ; puis il sera nécessaire que l’Iran crée une “entité correspondante efficace et transparente” afin de permettre la mise en place définitive du mécanisme. Dans un premier temps, seront concernés les “secteurs les plus essentiels pour la population iranienne” : dispositifs médicaux, produits agro-alimentaires sont donnés en exemples par la déclaration. Dans un second temps, INSTEX s’ouvrira à des “acteurs économiques de pays tiers désireux de commercer avec l’Iran”.

 

 

Dans un tweet en date du même jour que la déclaration du groupe E3, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a reçu positivement cette initiative qu’il qualifie de “première étape attendue depuis longtemps.” “Nous restons prêts pour un engagement constructif avec l’Europe sur un pied d’égalité et avec un respect mutuel”, a-t-il ajouté.

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