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Les États-Unis s’engagent à demeurer au Levant après la défaite de Daech
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Par Clémence Cassé

 

Plusieurs hauts responsables militaires américains, dont Brett McGurk, envoyé spécial des Etats-Unis auprès de la coalition contre Daech, et le général Joseph Dunford, équivalent du CEMA américain, ont déclaré mardi 16 octobre que les États-Unis continueraient à participer à la stabilisation des zones qu’ils ont libérées de l’emprise de Daech en Syrie et en Irak. Alors que l’organisation terroriste s’effondre territorialement, les États-Unis et leurs alliés cherchent des solutions à long terme pour la région. Les efforts doivent donc se porter sur la stabilisation et sa pérennisation. La Conférence internationale sur la lutte contre les violences extrémistes accueillie par les États-Unis et le général Joseph F. Dunford, le chef d’État-Major des armées a réuni mardi, des représentants de 83 pays. Elle concernait le combat conventionnel mais a également abordé les questions de la période post-combats. Pour le général Dunford, l’extrémisme violent est « un défi générationnel » face auquel doivent être développées des solutions durables sur les plans politiques, fiscaux et militaires.

 

Les États-Unis contribuent financièrement de manière importante aux programmes de consolidation de la paix et de stabilisation en Syrie. Cependant, au cours du mois d’août, l’administration du président Trump a annoncé une réduction de 230 millions de dollars de financement pour la stabilisation du nord-est du pays, expliquant qu’elle reposerait alors sur les contributions de pays de la coalition contre Daech comme l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis notamment. Ces pays ont depuis annoncé des contributions s’élevant à 300 millions de dollars.

 

En octobre 2017, les Forces démocratiques syriennes, à majorité kurdes ont libéré Raqqa, l’ancienne capitale de Daech, avec l’aide de la coalition. Un an après, le rôle de l’assistance américaine dans la reconquête et la reconstruction de la ville est souligné par les locaux. Ils observent aussi comment à Manbij, à une centaine de kilomètres au nord de Raqqa, l’assistance militaire américaine s’est transformée en soutien d’initiatives civiques. Les financements américains sont majoritairement consacrés à l’éducation et à la santé. La reconstruction partielle de ces villes a encouragé les habitants à revenir chez eux ces dernières années et a également participé à la lutte contre l’idéologie islamiste de Daech, notamment parmi les jeunes endoctrinés entre 2014 et 2016-2017. Mais les efforts doivent continuer car la reconstruction est loin d’être achevée. Bien que les Etats-Unis distinguent stabilisation et reconstruction, tant que Raqqa n’est pas reconstruite, « la probabilité de nouvelles violences persiste » explique Joshua Landis, directeur des Middle Eastern Studies à l’Université de l’Oklahoma. Du côté irakien, les États-Unis sont aussi engagés dans le processus de stabilisation. Leurs efforts comprennent l’entraînement de plus de 170 000 membres des forces de sécurité irakiennes. L’Otan participe également à cette mission d’entraînement. Les États-Unis ont enfin annoncé que 178 millions de dollars seraient consacrés aux communautés irakiennes touchées par le combat contre Daech.

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